Jean Giono, Le hussard sur le toit

Cirque de Navacelles, la Vis - Jean Giono, Le hussard sur le toit

Cirque de Navacelles, la Vis

En ce monde nous marchons
sur le toit de l’enfer
et regardons les fleurs.
Issa

Pauvre hussard que je croyais un classique et dont pas un exemplaire ne figure au catalogue des bibliothèques de Toulouse. Empoussiéré le hussard, que j’ai fini par dénicher à Saint Affrique, pas en rayon, non, mais au fond de la réserve des oubliés. La bibliothécaire qui est parti à sa recherche avec lampe frontale et hardiesse s’est presque excusée de me prêter un livre aussi vieux, jauni et délabré.

Le soleil n’avait plus de corps; il était frotté comme une craie aveuglante sur tout le ciel; les collines étaient tellement blanches qu’il n’y avait plus d’horizon. (127)

Entrer dans les premières pages par un été si long, si sec et si écrasant que celui de cette année est une expérience quelque peu éprouvante. On a pas envie d’y être et on est immergé en plein. Physiquement et littérairement.

C’est le livre de Jean Giono que j’attendais. Il se déploie dans le sombre, dans ce qui lui semblait être un atroce malentendu général. On avance sans avoir vraiment envie de comprendre tout ce qu’il cherche à nous dire de l’humanité.

Fuyons les routes et les villes, tous les endroits où il y a des gens. (272)

Fascinant dans sa crudité, le récit s’embourbe cependant dans sa parabole. Elle est trop appuyée quand la suggestion aurait suffit. Le lyrisme maniéré des dialogues philosophiques ne m’emballe pas. Ça ne mérite pas pour autant un bannissement des rayons, le cœur humain n’a pas beaucoup changé depuis la dernière guerre.

La Vis

La Vis

La Vis - Demoiselles

La Vis – Demoiselles

 

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