Serge Brussolo aime entraîner ses lecteurs dans les bas-fonds, les puits profonds, les antres sombres insoupçonnés puis éteindre soudainement la lumière. Les couloirs grouillent généralement de rats mais sont surtout hantés par des êtres peu fiables et difficilement discernables, qui, pour une raison ou une autre, se sont retrouvés à vivre hors cadre. Fanatisme et cristallisation mentale ne sont alors pas loin… aspirer à éteindre le feu des enfers en y déversant des litres d’eau, par exemple…
Tu as tué tous mes ennemis et je ne m’en trouve pas plus heureux pour autant. J’espérais que leur disparition m’apporterait la paix, elle n’a fait que m’accabler d’ennui. En fait, je me rends compte que j’aimais la menace qu’ils faisaient peser sur moi. Elle m’excitait et me maintenait en vie. (31)
Trafics de reliques en tous genres, les capacités d’automystification de l’esprit humain laissent le champs libres à toutes sortes d’initiatives. Il n’y a qu’un pas entre canaillerie et religion. Sur fond moyenâgeux, ces thèmes chers à l’auteur trouvent une nouvelle expression. Quelques authentiques faits historiques insolites parsèment les notes de bas de page. Le récit tire parfois en longueur; on patiente en attendant les surprises.
La solitude du parcours ne l’a ni gênée ni effrayée. Elle aime être seule, ne penser à rien et se concentrer sur les bruits de la nature. Quand elle parvient à cet état de vacuité, les animaux cessent d’avoir peur d’elle. (78)