Patti Smith, M Train

Peyreleau, la Jonte

Il y a certains livres que j’ai adorés et dans lesquels j’ai vécu, et pourtant je ne m’en souviens pas. (174)

C’est dans un univers singulier que nous invite à entrer Patti Smith. Une chambre aux murs constitués de livres, traversée par un chemin sinueux de petits cailloux, autour duquel sont soigneusement éparpillés manteaux, chapeaux de cow-boy, pots de peinture, polaroids. Les portes, oniriques, flottent dans l’espace. En enfant orpheline des beats disparus, elle se nourrit du sens secret que dégagent ses objets, vagabonde d’images mentales de lectures en ruminations, associe le rêve à la créativité. On est très loin d’une posture artificielle. Patti Smith se nourrit de poésie, ses mouvements sont portés par la plume des écrivains qu’elle affectionne, sa respiration se fait au rythme des mots. J’ai rarement rencontré une telle harmonie où vie ordinaire et extraordinaire sont mêlées sans que l’une ne gêne l’autre. Son contact avec le fictionnel augmente sa réalité, lui permet d’échapper à la tyrannie du prétendu temps, fermente et mature en tout lieu et à toute heure. La réinvention d’elle-même qu’elle offre à travers ce livre, à la fois authentique et follement littéraire, est un beau cadeau.

Il existe deux sortes de chefs d’oeuvre. Il y a les œuvres classiques, monstrueuses et divines telles que Moby Dick, Les hauts de Hurlevent ou Frankenstein ou le Prométhée moderne. Puis il y a ces textes où l’auteur semble infuser une énergie vitale dans les mots tandis que le lecteur est secoué comme dans une machine à laver, essoré et suspendu pour le séchage. (103)

Peyreleau – La Jonte

La Jonte – Demoiselle

La Jonte – Demoiselles

La Jonte – Demoiselle

La Jonte – Demoiselle

 

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