J’aime photographier ces étals colorés qui lèchent (étymologie !) les rochers (saxicole), le sol (terricole) ou le vieux bois (lignicole) ou se mêlent aux mousses (muscicole). Mais je n’ai jamais approfondi le sujet…
À la différence des plantes supérieures, les lichens ne possèdent ni racines, ni tige, ni feuilles, mais un appareil végétatif rudimentaire : le thalle. (11)
Quel monde fascinant que celui des lichens ! La nomenclature de leurs différentes familles est à elle seule une entrée en matière au sens propre du terme. Entre les thalles gélatineux, les thalles lépreux, les thalles squamuleux et les thalles fruticuleux se révèlent couleurs, densités, substances, modes d’attachement plus ou moins fusionnels.
Il existe une concurrence vitale entre lichens eux-mêmes et entre lichens et végétaux (mousses et plantes vasculaires) qui, en modifiant les conditions du milieu, entraîne la création de microclimats et de microstations. (20)
Ce qui attire l’œil et l’esprit poétique, c’est leur aspect de monde miniature, de villages de lutins des forêts dons les habitants seraient minuscules et invisibles, voire même atmosphériques. Les lichénologues n’ont du reste pas manqué d’inspiration pour nommer leurs découvertes. On rencontre au coin du bois Phlyctis Argenta, Pustule Argentée; Nephroma Bellum, Rein charmant; Physcia Stellaris, Boudin étoilé ou encore Ochrolechia Androgyna, L’Androgyne jaune qui lèche. Toutes appellations dont la pertinence scientifique saute aux yeux quand on voit le portrait des plantes en question…
Un guide fort attachant !