Un bouquin pris au hasard dans les rayons poussiéreux d’Emmaüs qui s’est révélé être de la science-fiction comme je rêvais d’en lire depuis longtemps : habitée par une puissance d’évocation époustouflante.
L’auteur vit ce qu’il écrit. Pas besoin de longues explications ni de mises en place plan-plan. On est d’emblée projeté dans l’écosystème du livre. Une écriture servie par une poésie flamboyante nous met face à l’horreur sacrée de ce qui est.
Serge Brussolo part d’une idée simple : imaginons une planète balayée par des vents meurtriers. Il brode là-dessus un monde apocalyptique, dépeint une humanité déliquescente où les secte religieuses les plus diverses foisonnent dans un délire philosophique aussi dévastateur qu’inventif. Gare à ceux qui chercheraient à préserver leur intégrité ! La lucidité est un danger mortel dans un tel univers. Les êtres qui s’y essaient, cantonnés de galeries claustrophobiques en muséums-cerveaux où la profusion des objets met en déséquilibre les chemins du mental, n’en sortent pas indemnes. Seule la voie de la survie finit par être offerte.