Jean Giono, Un de Beaumugnes

Plateau du Lévézou, chemin des éoliennes - Jean Giono, Un de Beaumugnes

Plateau du Lévézou

 

Il y avait de la fesse. (10)

… de la sensualité, oui, mais aussi une liberté d’écriture affolante, la magie de la phrase qui fait tournicoter les sens. Sans un mot de trop, ce texte est un petit bijou. J’y ai trouvé le même éblouissement qu’à la lecture de Raboliot ou de L’épervier de Maheux. Cette densité terrienne, ces racines qui rejoignent celles des arbres et des plantes parmi les insectes, redonnent une dignité à l’être humain.

Lui en vouloir ? Pensez un peu si je lui en voulais ! Ah, pauvre ! Depuis la soupe de la veille, cette rage de douleur, ça m’avait donné ma maladie ordinaire : mon mal d’aider. (71)

Voilà comment je les aime, les hommes. Ah, il y en a bien encore quelques-uns de de ce genre par ici. Ça console des autres. (83)

Pas de ces bons sentiments qui sucrent à outrance la littérature de caddie, pas de morale de pacotille, mais une vision authentique de la bonté, du service aux autres. On se prendrait à rêver à cette belle idée, on serait tentée de se donner un nouveau souffle.

L’homme Giono se laisse disparaître derrière l’inventivité de la langue qui acquiert une vie propre et s’égaille sur les plateaux en souffles imprévisibles, à l’image du vent de Regain.

Les choses de la terre, mon vieux, j’ai tant vécu avec elles, j’ai tant fait ma vie dans l’espace qu’elles laissaient, j’ai tant eu d’amis arbres, le vent s’est tant frotté contre moi que, quand j’ai de la peine, c’est à elles que je pense pour la consolation. (15)

 

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