David Lagercrantz, Millenium 5, La fille qui rendait coup pour coup, lu par Pierre Tissot

Te papa Tongarewa, Museum of New Zealand, Wellington 1992-0035-2278/122

Le fond est limoneux, David Lagercrantz jette l’ancre et déroule son histoire autour. Dans les premiers temps, Lisbeth et Mikael sont fidèles à leur nouvelle essence. Les personnages secondaires ont du cran et de la présence. Le tambour bat un rythme entraînant sans solos inutiles malgré un thème peu original. Le plaisir commence à se gâter autour de la mort de Léo. Le texte et le lecteur – on s’était habitué à Emmanuel Dekoninck, le changement est un peu perturbant – se liguent pour faire basculer l’histoire dans la dissonance. Daniel paraît complètement balourd en la circonstance, son ton est enfantin, larmoyant et moutonnier, la perfidie de Rachel Grets est caricaturale. La tonalité doucereuse et lénifiante de l’interprétation, à laquelle je m’étais habituée, irrite. David Lagercrantz commence à saler le café quand Plague se résout à collaborer avec la police. Il y jette une pleine poignée de poivre moulu avec le discours de Lisbeth sur la défense des opprimés – le fin fond du ridicule – et achève de gâcher son roman avec l’ouverture finale, maladroite et bâclée sur le troisième tome (sans oublier, dans la même veine commerciale, la pub pour Ikéa qui traîne dans les pages). Un dernier tiers imbuvable.

 

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