René Barjavel, Ravage

René Barjavel, Ravage

Apocalyptique, flamboyant de scènes marquantes et d’images fulgurantes – le Christ et la Mort, la maison illuminée – l’effondrement de la civilisation dépeint par Barjavel prend le lecteur aux tripes. Le désarroi, l’effarement, la perte brutale de repères, la nécessité de puiser dans ses ressources intérieures pour survivre bouleverse et fascine. On ne peut pas s’identifier aux personnages, ils ne sont pas sympathiques. François est un affreux paternaliste coincé, sa copine n’a pas de cervelle. Mais le plaisir de lecture n’a pas besoin de cela, il est au contraire stimulé par la contemplation d’un monde dans lequel on ne voudrait en aucun cas se retrouver.

J’ai aimé la scène du couple de vieux hors du temps : Qué catastrophe ?

Par contre, comme cela a été exprimé par nombre de babéliotes, on peut s’abstenir de lire la fin. Elle gâche tout. Curieuse conclusion – qui semble comme surajoutée au roman, tant le ton est différent – qui prône le repliement intégriste autour d’une communauté fermée et orthodoxe au lieu d’une démarche menant à l’éducation et à la culture. Ces hommes et ces femmes sombrent dans une pensée utilitaire qui est celle-là même qui a causé la perte de l’humanité, le progrès technique en moins. Est-ce suffisant pour faire grandir des êtres humains ?

 

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