Michaël Ferrier, Fukushima récit d’un désastre

Michaël Ferrier, Fukushima récit d’un désastre

Les fissures et les lézardes de Kizu reprennent leur course zigzagante sur les murs des maisons. Avec plus d’ampleur et de déchirement.

Il est assez rare, dans sa vie, de pouvoir marcher dans un désastre. (127)

Sons, odeurs, sensations physiques, Michaël Ferrier aborde le tremblement de terre par tous les sens. Et en restitue une description majestueuse. Petite chose secouée et malmenée par une puissance qui le dépasse, l’homme retrouve le savoir animal, la science de Lascaux. La réalité est bouleversée, le trivial côtoie le tragique.

Un trivial, qui loin de reprendre son cours, une fois les grands bouleversements passés, est lui-même amputé. Michaël Ferrier met en exergue avec une grande justesse la demi-vie imposée aux gens de la région de Fukushima, une demi-vie présentée comme nouvelle normalité.

Car les morts de Fukushima ne sont plus des morts : ce sont des déchets nucléaires. (232)

Il fallait une grande habileté pour restituer une telle expérience avec finesse et force. Michaël Ferrier a fait son boulot d’écrivain avec noblesse et élégance.

 

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