La propriété, sa nature et sa circulation problématique.
Féodor Atkine aborde sa lecture d’une manière distanciée, subtilement ironique, qui colle bien à l’esprit décalé de ce western moderne. Les nombreux protagonistes – on s’y perd un peu, j’ai pris des notes – vivent sur la prairie sans trop savoir pourquoi ils font ce qu’ils font. Pourquoi ils tuent ou pourquoi ils aident. On se vole, on s’arnaque, on hésite à se flinguer. Et puis parfois on se sauve la vie ou on la risque pour récupérer un archet de violoncelle. Le relationnel est délicat dans ces rencontres fortuites isolées sur l’immensité. La notion de possession aussi. L’auteur explique dans l’interview qui suit qu’elle avait besoin d’air. Effectivement, l’espace est vaste, l’horizon lointain, les initiations chamaniques se lovent dans des creux de rochers. Ça a fonctionné un moment puis j’en ai eu assez. Quant tout le monde s’est trouvé rassemblé en ville, je me suis aperçue que je m’ennuyais et j’ai quitté la plaine.