Aussitôt entré, je vidai mon sac à dos directement dans la machine à laver : j’avais mis et remis les mêmes vêtements pendant des semaines, cela ne m’avait pas dérangé quand j’étais en vadrouille en montagne, mais dans la maison, la puanteur était insupportable. (116)
C’est un livre paisible, une parenthèse. Le début est assez banal, puis le récit s’étoffe d’une vie propre. Habité de gratitude, non centré sur lui-même, Paolo Cognetti a une perception juste du milieu. Il se glisse, se fond, humble mais droit dans ses bottes. Il a un rapport très doux avec ce qui lui est étranger. S’il effraie les bouquetins, il tente de se transformer en un ennemi ennuyeux. Par son écriture, il sélectionne minutieusement les mots et les situations à rapporter au lecteur. On est loin de ces écrivains qui s’étalent, aveuglés par eux-mêmes. Le texte est peaufiné, travaillé, à destination de ceux qui en chercheront la saveur. Fin lecteur lui-même, ses citations sont choisies et je les aie goûtées à leur juste mesure. J’ai traversé ce livre avec un sentiment de fraternité. L’expérience donne des envies…