Siri Hustvedt, Un été sans les hommes, lu par Mélodie Richard

Siri Hustvedt, Un été sans les hommes, lu par Mélodie Richard

Le titre ne rend pas justice au texte. Le résumé non plus. Si je n’avais pas tendance à prendre tout et n’importe quoi à la médiathèque, je ne me serai jamais intéressée à ce livre audio. Je m’attendais à une histoire gentillette de femmes entre elles, glosant sur des amants-amis-époux avec force psychologie, nostalgie, amertume. Rien de tout cela ! Dès l’abord, le ton surprend, les tessons de cerveau pointent leurs piquants, Sydney le pénis et le clitoris des singes enchaînent la suite.

Humainement à nu, sur un fil d’équilibriste permanent, la narratrice regarde les autres par toutes les pores de sa peau. Elle s’ouvre au monde au risque d’être profondément touchée, de s’effondrer, de se fissurer, de se remettre en question, d’être bousculée. Où sont les limites au-delà desquelles on risque un craquage du cerveau ? Où se situe le territoire de l’intime ?

Assise en face d’elle dans le petit appartement, je me dis soudain que ma mère était pour moi un lieu tout autant qu’une personne (II 2:10)

Une promenade atypique qui caresse la sexualité des femmes, des adolescentes aux dames vénérables. L’art de la broderie  y trouve une inspiration nouvelle.

La voix de Mélodie Richard est expressive et enlevée, mais beaucoup trop jeune pour le personnage. Cela m’a gênée durant toute la lecture. On est obligés de se rappeler régulièrement l’âge véritable de la narratrice.

 

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