Maurice Genevoix, Tendre bestiaire

Maurice Genevoix, Tendre bestiaire

Maurice Genevoix nous raconte des histoires nourries de sève drue. Ces mémoires-bestiaire ou mémoires-herbier comme il les appelle lui-même, se découpent en courts chapitres de souvenirs articulés autour d’une bête à plume, à poils ou à élytres. J’ai retrouvé l’atmosphère de Un jour. Il nomme précisément ce qu’il y a autour de lui à l’aide d’un vocabulaire des campagnes qu’on a oublié.

Les premiers chapitres s’égarent en émerveillements appuyés et rêveurs.

C’est un enchantement pour les yeux. La grâce, la force et l’efficacité touchent ici à la perfection. (le chevreuil p46)

Mais peu à peu, la densité de l’expérience reprend ses droits. Les évocations se font alors de plus en plus impressionnistes. L’auteur avance par petites touches avant de dévoiler tout à fait son sujet. Paradoxalement, je pense que son amour de la chasse et de la pêche l’ont préservé d’un lyrisme trop envolé. Ils lui permet de rester au fait des réalités de la vie des animaux. Il les considère d’égal à égal, avec tendresse.

L’intérêt des textes est inégal. J’ai surtout apprécié ceux qui évoquaient des animaux – chevreuil, sanglier, lapin au derrière preste envirgulé de blanc, … – que je côtoie par chez moi et qui me sont familiers. Mais dans la globalité, Maurice Genevoix offre une vision du monde dans laquelle on entre à pas feutrés, dont on ressort par inattention. Un livre à relire pour se sentir vraiment participer de cette union délicate avec la nature.

« Canets ! Canets ! » Petits bipèdes jaunes et bruns, souples du cou à pouvoir, du bout du bec, se gratter le sommet du crâne. (146)

 

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