Quel roman épouvantable !
J’adorais les livres de Joseph Kessel quand j’avais 11/12 ans. J’ai été fort dépitée de le retrouver si balourd 28 ans plus tard.
L’aventurier ombrageux, à la simplicité primitive, mâle ténébreux qui cache des souffrances indicibles en son sein, rencontre une jeune-femme séduisante et fine mais tout aussi tourmentée. De cas de conscience en jalousie, les ficelles de leur relation sont grosses comme des cordages de bateau. L’écriture fiévreuse nous entraîne dans du pathos de roman de gare bâclé. Cornichon sur le gâteau rassi, la fin, tout en expiation des péchés est d’une inspiration judéo-chrétienne effroyable.
Antoine avait souvent vécu en solitaire. Mais autrefois, c’était un comportement, un penchant spontanés. Maintenant, au creux de la solitude naturelle, une seconde solitude s’était formée, étroite, étouffante. Antoine se sentait d’une espèce, d’une substance qui n’étaient plus celles des autres hommes. (11)