Marguerite Duras, L’amant de la Chine du nord, lu par Ariane Ascaride

Marguerite Duras, L’amant de la Chine du nord, lu par Ariane Ascaride

The Walters Art Museum, Baltimore 35.174.14B

Je n’aurai jamais reconnu Ariane Ascaride si son nom n’avait pas figuré sur la pochette. Son interprétation est remarquable. Le texte est atypique, une mauvaise interprétation le rendrait facilement froid, artificiel ou incompréhensible. Ariane Ascaride nous l’offre sur un plateau. Concentrée, précise, elle se donne toute à l’interprétation sans une minute de relâchement. Je pense que n’aurai jamais eu une lecture aussi riche avec le livre papier, je serai plus ou moins passée à côté. Ariane Ascaride m’a offert l’écriture de Marguerite Duras au sens propre du terme. Un travail théâtral dans toute sa beauté.

La langue est particulière. L’emploi systématique du présent dans les dialogues quand un passé ou un futur seraient requis donne une impression d’étrangeté. Les scènes et les personnages sont décrits par approche progressive, comme si l’auteure tournait un film (elle y fait souvent référence). L’approche de la sexualité, prégnante tout au long du récit, est délicate et pudique en même temps que sans fard. Troublante, sensible, elle transcende l’aspect sulfureux et possiblement choquant du sujet. Un beau travail de recherche sur l’écriture.

[Écouté dans le cadre du Prix Lire dans le noir 2014]

 

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