André Gide, La symphonie pastorale, lu par Catherine Ribeiro

André Gide, La symphonie pastorale, lu par Catherine Ribeiro

Gide fait partie de tous ces auteurs dont le nom m’est très familier, mais qu’à l’exception de quelques éléments biographiques, de quelques titres de livres, je serai bien en peine de définir.

Allons-y pour Gide ! me suis-je donc dit.

Et de fait, je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai entendu. Les relations humaines entre le pasteur, sa famille et l’aveugle sont très fouillées, et m’ont portée à réfléchir. J’ai aimé la parabole sur l’aveuglement amoureux, le personnage de Gertrude, si lucide, si franc; le personnage du pasteur, si impuissant à partager son amour libéré des croyances et ne pouvant que regarder Jacques, Amélie et Gertrude suivre leurs propres voies sans issue. Être au monde n’est pas une évidence !

La fin m’a frustrée. J’aurai aimé que Gide ne s’arrête pas là et emmène Gertrude vers la transcendance. Cette jeune-fille si mature aurait pu avoir un cheminement intérieur passionnant au-delà du choc de sa prise de conscience. Mais l’auteur s’en est arrêté au péché, aux conceptions religieuses, ce qui pour son temps devait déjà être révolutionnaire.

La voix est douce et délicate, la lecture bien rythmée, ponctuée de silences, mais la musique – surtout sur les premières pistes – est tonitruante. Elle m’a fait sursauter maintes fois.

Ah que la vie serait belle et notre misère supportable si nous nous contentions des mots réels, sans prêter l’oreille aux fantômes et aux monstres de notre esprit ! (CD II, piste 1, 2:23 mn)

 

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