Roald Dahl, Coup de gigot et autres histoires à faire peur, lu par Claude Aufaure

Roald Dahl, Coup de gigot et autres histoires à faire peur, lu par Claude Aufaure

J’aime les voix atypiques. Surtout les voix masculines. Sur les livres audio, elles répondent trop souvent à des critères standardisés : voix mâles, graves, sérieuses, trop neutres… décevant.

Ici j’ai était agréablement servie. Et bluffée. J’étais persuadée qu’il y avait deux lecteurs : un homme et une femme. Que nenni ! Nous voilà partis pour une véritable représentation théâtrale, de l’allant, du rythme, de la chaleur humaine, de l’interprétation qui vient des tripes (avec beaucoup de bouts de cerveaux dedans !)

Ah les délices de la vie conjugale… on en mangerait !

 

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Patrick Modiano, Rue des boutiques obscures, lu par Jean-Louis Trintignant

Patrick Modiano, Rue des boutiques obscures, lu par Jean-Louis Trintignant

Rarement livre audio m’aura laissée aussi indifférente que celui-ci. Que ce soient la mise en voix, les personnages, l’écriture, la musique… quoique non,… les longues plages de piano ont fini par avoir raison de moi et je me suis décidée à toutes les sauter.

J’ai perdu plusieurs fois le fil, me suis demandé si je n’avais pas sauté un chapitre, ai écouté deux fois la même piste sans m’en rendre compte…

Soporifique mélancolie, lent et brouillardeux voyage sonore qui ne m’aura pas du tout parlé ni apporté quoi que ce soit…

 

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Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, lu par Thibault de Montalembert

Mathias Enard, Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, lu par Thibault de Montalembert

S’il n’y avait eu l’interview de l’auteur et le descriptif détaillé et honnête des sources historiques ayant donné lieu au récit, le texte ne m’aurait pas beaucoup intéressée. Mais il est instructif de découvrir la démarche qui a mené à l’écriture.

Pour le reste,… cela s’écoute, ce n’est pas désagréable, mais il ne m’en restera pas grand-chose. Un peu comme un conte anecdotique qui divertit le temps d’une soirée, puis passe…

 

 

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Jour de givre à Toulouse

 

Jour de givre à Toulouse

 

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Fred Vargas, L’armée furieuse, lu par Thierry Janssen

Fred Vargas, L’armée furieuse, lu par Thierry Janssen

Alors ça, c’est curieux ! Cela ne m’était jamais arrivé !

Jusqu’ici j’aimais bien les polars de Fred Vargas. Je les ai quasiment tous lus ou écoutés. J’ai regardé avec un grand plaisir les adaptations qui sont passées à la télévision. Et je me rend compte que j’ai tellement apprécié ces dernières que je n’accroche plus avec les livres !

En écoutant les premières pistes, où Fred Vargas n’arrête pas de définir ses personnages, j’ai espièglement pensé qu’elle essayait désespérément de se réapproprier les personnages que la télé lui avait volés. Surtout quand elle nous rappelle que Violette est blonde. Mais non, voyons, lui ai-je méchamment répondu, tu te trompes, elle est brune !

Les petites phrases sentencieuses m’ont agacée; la réplique récurrente « Je comprends. » qui semble justifier toutes les originalités sans demander d’explications m’a horripilée; les fausses pistes trop évidentes m’ont lassée; et la lecture monotone et mécanique m’a achevée.

La musique d’accompagnement est très inventive et encadre agréablement les chapitres. Nous repartirons avec des petits airs dans la tête… et l’image définitive de Corinne Masiero inscrite dans les neurones. Inutile de protester Mme Vargas, Violette, c’est elle, et elle est brune !

 

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Audur Ava Olafsdottir, L’embellie

Audur Ava Olafsdottir, L’embellie

La semaine dernière, je me suis dit : Tiens ! Et si je lisais des nouveautés ? Direction le présentoir des prestos de la médiathèque. Et qui se trouvait là ? Un livre tout rose aux parfums d’Europe du Nord. Oui, oui, je sais, pas plus tard qu’il y a quelques semaines, j’ai écrit en public et sur mon blog : Surtout éviter les livres trop roses. Mais il était tout seul sur l’étagère. Je l’ai pris avec moi.

Dedans, j’ai découvert des phrases courtes et rapides qui dévalent sur la page comme un torrent de montagne vif et joyeux. Une gigue islandaise fraîche et légère. Une tendresse discrète qui floconne sur un paysage de lave. Un road-movie sans aucun soucis financier dont je ferai bien mon ordinaire. Parenthèse littéraire hivernale en ce début décembre que j’ai beaucoup appréciée.

 

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Linda Lê, Lame de fond

Linda Lê, Lame de fond

Je n’ avais jamais osé ouvrir un livre de Linda Lê jusqu’à aujourd’hui, sans doute intimidée par ces couvertures aux motifs abstraits qui semblaient présager un effort d’attention nécessaire.

Une fois franchie la couverture, le récit ne nous précipite finalement pas dans l’abstraction. Le milieu est cultivé, certes. Il y a beaucoup de références obscures à mes yeux. Le vocabulaire est original mais intégré, il ne tombe pas comme une paillette sur une motte de beurre.

Nous entrons plutôt dans un mille-feuille. Chacun des quatre protagonistes y donne de la voix tour à tour. Récits de l’incompréhension, des abîmes qui sous-tendent les apparences, de la transmission entre générations qui se fait malgré tout, mais pas forcément de la façon qu’on pense. Chacun défend sa petite part d’individualité, son confort précaire, se débat avec l’identité que ses proches dessinent pour lui et renforcent pour se rassurer.

Un débroussaillage psychologique organisé avec maestria et sans piapiater. Une lecture enrichissante.

J’ai cultivé assidûment les lettres dans l’espoir d’y trouver, sinon du bonheur, du moins un vif goût pour les surprenantes inventions. (12)

J’avais conservé la faculté de sortir des sentiers battus, ma science livresque m’avait permis de ne pas avoir de vision simplificatrice de mes prochains. (188)

 

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André Gide, La symphonie pastorale, lu par Catherine Ribeiro

André Gide, La symphonie pastorale, lu par Catherine Ribeiro

Gide fait partie de tous ces auteurs dont le nom m’est très familier, mais qu’à l’exception de quelques éléments biographiques, de quelques titres de livres, je serai bien en peine de définir.

Allons-y pour Gide ! me suis-je donc dit.

Et de fait, je ne m’attendais pas du tout à ce que j’ai entendu. Les relations humaines entre le pasteur, sa famille et l’aveugle sont très fouillées, et m’ont portée à réfléchir. J’ai aimé la parabole sur l’aveuglement amoureux, le personnage de Gertrude, si lucide, si franc; le personnage du pasteur, si impuissant à partager son amour libéré des croyances et ne pouvant que regarder Jacques, Amélie et Gertrude suivre leurs propres voies sans issue. Être au monde n’est pas une évidence !

La fin m’a frustrée. J’aurai aimé que Gide ne s’arrête pas là et emmène Gertrude vers la transcendance. Cette jeune-fille si mature aurait pu avoir un cheminement intérieur passionnant au-delà du choc de sa prise de conscience. Mais l’auteur s’en est arrêté au péché, aux conceptions religieuses, ce qui pour son temps devait déjà être révolutionnaire.

La voix est douce et délicate, la lecture bien rythmée, ponctuée de silences, mais la musique – surtout sur les premières pistes – est tonitruante. Elle m’a fait sursauter maintes fois.

Ah que la vie serait belle et notre misère supportable si nous nous contentions des mots réels, sans prêter l’oreille aux fantômes et aux monstres de notre esprit ! (CD II, piste 1, 2:23 mn)

 

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Amanda Hodgkinson, 22 Britannia Road

Amanda Hodgkinson, 22 Britannia Road

J’adore gagner des livres à des concours. En général, ce sont des ouvrages que je n’aurai jamais, au grand jamais ! eu l’intention d’ouvrir. Et dans la plupart des cas, mon impression est tout à fait justifiée dès les premières lignes. Je les parcoure très vite. Et j’en fait une critique féroce.

… J’adore faire des critiques féroces.

Sauf qu’avec celui-là, je me suis fait avoir ! Cela me brise le cœur, mais je suis contrainte d’avouer que j’ai pris un certain plaisir à le lire.

Cela tient peut-être au découpage de l’histoire. L’alternance des récits des différents protagonistes à diverses époques, est très habile et non attendu. Ou alors j’ai cédé à la personnalité de l’enfant, en phase avec la nature, les racines, les mousses et les oiseaux.

Du romantisme facile dont je ne garderai pas un grand souvenir sauf celui d’un souffle léger et passager.

 

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Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, lu par l’auteur

Sylvain Tesson, Dans les forêts de Sibérie, lu par l’auteur

Je vais enfin savoir si j’ai une vie intérieure.

C’est par cette entrée en matière que Sylvain Tesson débute son expérience d’ermite sibérien. Il endosse la robe de bure d’une identité nouvelle et disserte à n’en plus finir sur la vision des uns et des autres de la solitude. Dans un flou intellectualisant de phrases sentencieuses qui finissent par nous convaincre de ne surtout jamais lire tous les auteurs qui défilent, Sylvain Tesson semble s’entourer d’un brouillard de mots qui lui masquent toute réalité immédiate. Il y a une telle dichotomie entre ses conditions de vie supposées – en prise directe avec la précarité et la survie – et le fumeux théorique de ce qui l’habite que j’ai eu tout le temps du livre une sensation de fausseté dont je n’ai pu me défaire.

Me supporterai-je ? ajoute-t-il plus loin. Question pertinente s’il en est et que le lecteur est en droit de se poser également…

Une pincée d’oubli de soi et une pichenette de silence auraient sans doute laissé un peu plus de place à la nature dans son intégrité alors qu’elle est ici rabaissée à une vision anthropomorphique affligeante.

Une lecture à voix haute qui se prend au sérieux et met trop d’intention dans des phrases qui ne le méritent pas au lieu de jouer de nuances n’arrange rien à l’affaire.

Seule notre tendresse commune pour les petites mésanges qui viennent frapper à la fenêtre à heure fixe nous aura rapprochés.

 

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